Reconnaître et traiter l’exacerbation - L'asthmatèque

Reconnaître et traiter l’exacerbation

L’exacerbation de l’asthme peut être comparée à un véritable incendie dans les bronches. Cette énorme poussée inflammatoire se traduit par une réduction importante du calibre des bronches, liée au bronchospasme, à l’épaississement de la paroi bronchique et à la production de mucus. L’inflammation est telle que les corticoïdes inhalés (microgrammes) sont insuffisants à la contrôler.

Réagir face à une exacerbation

Il est important d’apprendre à reconnaître les signes d’une exacerbation pour la traiter rapidement et éviter les accidents graves.  Le traitement va reposer sur les corticoïdes oraux qui vont apporter des doses plus fortes (milligrammes/j) pendant environ 5 à 7 jours.  Classiquement, le traitement repose sur :

  • la répétition plus fréquente de la prise du traitement de secours (bronchodilatateurs en inhalateur bleu),
  • la prise rapide de corticoïdes oraux.

Ces différents éléments doivent être discutés avec le médecin qui doit proposer une stratégie et remettre une ordonnance et un plan d’action indiquant :

  • le nombre de doses de bronchodilatateurs devant conduire à la prise de corticoïdes oraux,
  • la dose de corticoïdes oraux à prendre,
  • qui et quand consulter (généraliste, pneumologue, urgences).

Après avoir appliqué ce plan d’action suite à une exacerbation, faites un compte-rendu à votre médecin en évoquant avec lui ces questions :

  • Avez-vous eu le sentiment de gérer la situation ?
  • Vous êtes-vous senti(e) à l’aise avec les prescriptions ?

Vos réponses permettront, si besoin, d’ajuster ce plan d’action. L’apprentissage peut prendre un peu de temps, mais il est fondamental pour mieux vivre votre asthme au quotidien.

Les bons réflexes

Pour apprendre à bien gérer les exacerbations, vous pouvez suivre quelques règles simples.

  • Ne laissez jamais traîner une exacerbation en pensant que «ça va passer». L’exacerbation passe rarement toute seule et peut vous exposer à des accidents graves.
  • Ne prenez pas systématiquement des antibiotiques. Il est normal d’être encombré et d’avoir une toux grasse au moment d’une exacerbation asthmatique. Cela ne signifie pas pour autant qu’il y a une infection. Les antibiotiques sont la plupart du temps inutiles.
  • Ne vous contentez pas de recourir aux bronchodilatateurs. Ils peuvent vous soulager de façon transitoire mais le traitement est purement symptomatique et ne cible pas le problème sous-jacent de l’inflammation.
  • Consultez rapidement en cas d’exacerbation inhabituelle ou plus sévère que d’habitude. Si vous avez le sentiment que la crise n’est pas comme d’habitude ou si elle ne passe pas, consultez très vite.
  • Au moindre doute, appelez le 15. Si vous ne savez pas quoi faire pour gérer l’exacerbation, n’attendez pas, faites le 15. Le médecin régulateur vous guidera.
  • Ne retardez pas la prise des corticoïdes oraux, même si vous avez le sentiment d’en consommer beaucoup ou pire, si votre entourage vous conseille d’en prendre moins. Les corticoïdes oraux  sont le seul traitement de l’urgence. Si vous en consommez régulièrement (plus de 2 fois par an), c’est que votre asthme est mal contrôlé et qu’il faut revoir votre traitement de fond.

Notez les prises de corticoïdes dans votre smartphone ou votre agenda. Ces informations aideront votre pneumologue à évaluer l’efficacité de votre traitement et à décider s’il faut le modifier.