On m’a prescrit une biothérapie : 12 choses à savoir - L'asthmatèque

On m’a prescrit une biothérapie : 12 choses à savoir

  1. Le mot « biothérapie » désigne l’ensemble des nouveaux médicaments de l’asthme sévère qui ciblent très précisément des molécules de l’inflammation. A l’inverse des corticoïdes ou bronchodilatateurs qui agissent sur plusieurs éléments dans vos bronches, les biothérapies ont un mode d’action très précis, dit ciblé, sur ces molécules en quantité excessive chez les asthmatiques. Les bloquer permet d’améliorer le contrôle de l’asthme.
  2. Une biothérapie présente l’intérêt de ne pas avoir les effets secondaires de la cortisone sur le poids, le diabète, la peau, l’humeur, les os, ni sur le risque d’infection. Ce n’est pas un traitement immunosuppresseur.
  3. Une biothérapie est un traitement supplémentaire, qui s’ajoute au traitement inhalé. Elle ne le remplace pas. Sans avis de votre médecin, il ne faut donc surtout pas arrêter ou changer la dose de votre traitement de fond à base de corticoïdes inhalés.
  4. Les biothérapies disponibles dans l’asthme sévère en France actuellement sont : omalizumab ( XOLAIR®), mepolizumab (NUCALA®), benralizumab (FASENRA®) et dupilumab (DUPIXENT®). Toutes  s’administrent par voie injectable sous-cutanée, à un rythme variable, prescrit par le médecin. Selon ce que vous souhaitez, l’injection peut être faite par une infirmière libérale ou par vous-même, chez vous, grâce à des stylos ou seringues auto-injectables.
  5. Le choix de la biothérapie est fait par votre pneumologue, après discussion collégiale avec d’autres collègues, selon des caractéristiques très précises de votre asthme qu’il aura identifié lors d’un bilan complet (interrogatoire, prise de sang, bilan allergologique, épreuves respiratoires…)
  6. On évalue l’efficacité de la biothérapie au bout de 4 à 6 mois de traitement. Certains patients peuvent ressentir une amélioration dès la première injection, mais si ça n’est pas le cas, ça ne veut pas dire que « ça ne marchera pas » ! Rendez-vous à 4 ou 6 mois pour le bilan. Pour aider votre médecin à évaluer le traitement, notez toutes les prises de corticoïdes oraux, les visites chez le médecin, les effets secondaires éventuels.
  7. Si le traitement est efficace, il sera maintenu pendant plusieurs années. En effet, on sait que les biothérapies, comme les corticoïdes, contrôlent l’asthme sans le guérir. Les symptômes réapparaissent en quelques semaines à l’arrêt du traitement.
  8. N’arrêtez donc surtout pas le traitement sans avis de votre pneumologue !
  9. La biothérapie a pour objectif principal de traiter votre asthme. Cependant, elle peut avoir un bénéfice sur d’autres aspects associés, comme les manifestations allergiques (conjonctivite, rhinite, allergie alimentaire), ou les symptômes liés à une polypose naso-sinusienne. Votre médecin définira, lors du début du traitement,  les objectifs à atteindre sur tous ces symptômes.
  10. Etre sous biothérapie ne vous empêche pas de voyager. Vous pouvez transporter et administrer votre traitement sur votre lieu de vacances (mais aussi le commander dans n’importe quelle pharmacie en France).  Lisez bien la notice du médicament qui vous indique la température de conservation.
  11. Etre sous biothérapie ne contre-indique pas la réalisation de vos vaccinations habituelles (grippe, pneumocoque, COVID). Par principe, nous vous proposons de laisser au moins 24 h de décalage entre l’injection de biothérapie et l’injection d’un vaccin, surtout pour les patients qui se sentent un peu fatigué après leur injection de traitement.
  12. La recherche médicale est très active dans le domaine de l’asthme sévère et d’autres biothérapies pourraient devenir disponibles dans les mois ou années à venir.  Notre service participe activement à plusieurs protocoles de recherche. Votre médecin saura vous les proposer si vous y êtes éligible. N’hésitez pas à lui communiquer votre souhait de participer à la recherche.