Le syndrome d'hyperventilation - L'asthmatèque

Le syndrome d’hyperventilation

Syndrome d’hyperventilation

Le syndrome d’hyperventilation (SHV) touche environ 30% des asthmatiques sévères. Il peut exister également en dehors de l’asthme. C’est une maladie dont la cause n’est pas connue, mais l’hypothèse actuelle est que la stimulation répétées des centres respiratoires par les exacerbations d’asthme induit une mauvaise régulation de la respiration. Ce n’est pas une maladie « psychosomatique », c’est une réelle anomalie du contrôle de la respiration.  Le SHV correspond à une respiration inappropriée par rapport aux besoins de l’organisme. Lors d’une hyperventilation, le taux de gaz carbonique baisse et entraîne une grande diversité de symptômes : fatigue, maux de tête, fourmillements des doigts et orteils, vertiges.. mais surtout une gêne thoracique ou une sensation de mal respirer, interprétée naturellement comme une exacerbation d’asthme.

Parce que les symptômes peuvent se ressembler, il est souvent difficile pour le patient de différencier une crise d’asthme d’un épisode de SHV. Or, cette distinction est primordiale car le traitement n’est pas le même. Les bronchodilatateurs et les corticoïdes sont inefficaces en cas de SHV. Des techniques de respiration, parfois similaires au yoga, ou aidées par applications sur smartphone, apprises en kinésithérapie vont en revanche être efficaces.

Il est fondamental de traiter le SHV, car il peut être très gênant, responsable parfois d’une sensation permanente d’essoufflement, mais aussi car il peut conduire à surestimation de la sévérité de l’asthme. En cas de SHV chez un asthmatique sévère, on préfère en général différer l’introduction d’une biothérapie après la rééducation, pour ne pas risquer de conclure à tort à une inefficacité de la biothérapie.

Quand on annonce un diagnostic de SHV associé à l’asthme, certains patients ont le sentiment « qu’on ne les croit pas », ou qu’on remet en doute leur gêne respiratoire. Ce n’est pas le cas, c’est juste que la gène respiratoire peut être liée à autre chose que l’asthme.

La SHV survient plus volontiers chez des patients anxieux, avec un effet d’entraînement. Si l’anxiété est envahissante, une prise en charge spécifique peut aider, mais ne remplace jamais la rééducation avec le kinésithérapeute. L’activité physique ou la relaxation peuvent également aider à reprendre le contrôle de sa respiration.

Le diagnostic du SHV est suspecté sur un questionnaire de Nijmegen :  Questionnaire NIJMEGEN pour prédire la probabilité de syndrome d’hyperventilation – Revue Médicale Suisse (revmed.ch)